La photographie est traditionnellement une écriture de la lumière, c’est-à-dire que c’est la lumière qui trace et laisse des traces. Nous avons travaillé à partir d’algorithmes pour inverser les termes du mot “photographie”. Nous voulions une écriture qui s’exprime dans la lumière.
Ainsi, dans cette série de photo-graphies, ce n’est plus un oeil qui produit une coupe mécanique dans le monde, mais un œil informatique qui exprime ce que l’ordinateur peut voir à partir des flux de vidéos pornographiques. Il se révèle un monde étrange où l’organisation entre les organes n’a plus lieu d’être, ni la séparation nette entre les sexes.
D’un langage binaire composé uniquement d’une alternance entre des 0 et des 1, nous voyons apparaître un monde non-binaire, un plan d’échange continu entre les corps. Mais, pour aller plus loin, nous pourrions dire qu’ici nous voyons apparaître une sexualité machinique, puisqu’il y a réplication du même avec une différence : les images sont produites par des images au sein même de la machine. C’est donc une sexualité des symboles exprimée par des images qu’y apparaît. Un nu symbolique.